« Divulguer », c’est un autre mot pour dire « partager une information ». Quand vient le temps de discuter de ton statut VIH, de ton identité trans, de ton identité de genre, de tes relations ou de ta prise de la PrEP, il y a plusieurs éléments à prendre en considération.
Trouver le juste milieu entre l’honnêteté et la vie privée est une démarche personnelle. Pour déterminer quel est le bon moment pour divulguer une information, tu devras probablement y réfléchir longuement. Après tout, en partageant des informations délicates, on s’expose à l’éventualité d’un rejet ou d’un malaise. Il est de la responsabilité des deux partenaires d’avoir une discussion franche et de poser les questions qui leur apparaissent significatives. En prévoyant une approche pour la divulgation d’informations délicates, ce sera ensuite plus facile quand quelqu’un te posera une question ou que tu sentiras que le moment est venu d’en parler.
La divulgation du VIH
Dans un contexte de rencontre, c’est particulièrement angoissant de parler de son statut séropositif, puisque ce ne sont pas tous les gars qui connaissent les principes de la transmission sexuelle du VIH, la charge virale indétectable ou le traitement à titre de prévention. Bien des incompréhensions subsistent encore de nos jours. De plus, même si chaque individu est responsable d’amener le sujet du statut sérologique lors d’une conversation sur le sexe, on s’attend souvent à ce que ce soit les hommes séropositifs qui en prennent l’initiative. Plusieurs gars séropos se retrouvent à devoir expliquer le fonctionnement du VIH ou à soutenir les autres dans leurs réflexions et dans leurs réactions émotionnelles face au VIH, un rôle qui peut devenir lourd à la longue. Si tu es séronégatif, tu peux faire ta part en te renseignant sur la transmission du VIH et en consultant notre ressource sur les bonnes attitudes face à la divulgation.
Plusieurs gars séropositifs trouvent qu’avec le temps et l’expérience, il est de plus en plus facile de discuter de leur statut. Savoir quoi dire, reconnaitre les réactions des autres et connaitre ses propres limites en termes de temps et d’énergie : tout cela demande de la pratique.
Il n’existe pas de recette miracle pour divulguer son statut VIH, mais il y a quelques questions auxquelles tu peux réfléchir avant d’en parler à quelqu’un.
- Est-ce que je veux partager cette information avec cette personne? Pourquoi?
- Est-ce que j’ai déjà entendu cette personne parler à ce sujet? Si oui, est-ce que cette personne paraissait renseignée ou ouverte d’esprit?
- Est-ce que je fais confiance à cette personne? Va-t-elle le raconter à d’autres?
En matière de sexualité, d’autres questions s’imposent, surtout s’il est question de VIH :
- Utilise-t-on des condoms? Prend-il la PrEP?
- Si ma charge virale est indétectable, à quand remonte mon dernier test? Est-ce que je suis en mesure d’expliquer mon statut?
- S’il est « indétectable », avez-vous discuté de sa charge virale?
- Avons-nous discuté de ce que nous avons envie de faire? Est-ce que nous nous en tenons à des caresses ou allons-nous baiser?
Règle générale, il vaut mieux être aussi clair et direct que possible. Si quelqu’un a une réaction négative, souviens-toi que les gens ne sont pas tous comme ça et qu’au moins, tu peux être fier de ton courage. Laisse-lui le temps de réfléchir à la situation et n’oublie pas qu’une personne peut changer.
De nos jours, bien des gars rencontrent d’autres gars en ligne, que ce soit pour sortir ensemble, pour une baise, etc. Souvent, les hommes séropos choisissent d’afficher leur statut VIH sur leur profil : ainsi, ils font le tri et écartent les personnes non intéressées dès le départ. Néanmoins, il sera peut-être nécessaire d’en discuter quand même de vive voix, pour s’assurer d’être sur la même longueur d’onde.
Sur le site Poz.com, tu trouveras un guide très détaillé sur la divulgation du statut VIH (en anglais seulement).
Des lendemains plus difficiles…
Parfois, lors d’un lendemain de veille ou peu après, on se sent mal ou un peu perdu en repensant au sexe qu’on a eu. Les conversations qui ont lieu après que les gars ont eu du sexe peuvent être angoissantes, surtout si vous n’avez pas discuté de VIH ou de santé sexuelle auparavant. Tes partenaires sexuels ou toi pouvez être inquiets et vous vous demandez peut-être si quelqu’un a été exposé au VIH.
Pour un gars séropo, il existe quelques façons de faciliter ces conversations, comme aborder le sujet de la PPE ou de sa charge virale. Un professionnel de la santé, comme un médecin ou une infirmière, pourra aussi vous aider à déterminer si la prise de la PPE convient dans votre situation.
Ces conversations ne sont pas toujours faciles. Pour être mieux préparé, renseigne-toi au sujet de la PPE, de la transmission du VIH lors des rapports sexuels et de la charge virale indétectable.
Les aspects légaux de la divulgation du VIH
Certains craignent d’avoir des ennuis judiciaires s’ils ne divulguent pas leur statut VIH. Au Canada, quelques personnes ont fait l’objet de poursuites criminelles parce qu’elles n’avaient pas partagé leur statut sérologique avec leur partenaire sexuel. En sachant ce que dit le droit criminel au sujet de la non-divulgation du VIH, tu serais mieux outillé pour prendre des décisions et éviter des problèmes juridiques éventuels, ce qui t’aidera à atteindre une vie sexuelle plus sécuritaire et plus satisfaisante.
Si tu aimerais savoir ce que les experts juridiques ont à dire à ce sujet, consulte ce guide très complet sur la divulgation du VIH, mis au point par HALCO (en anglais seulement). CATIE met aussi à ta disposition de l’information pratique sur la divulgation (en français).
Si quelqu’un te mène la vie dure ou te parle des conséquences légales de la divulgation (ou de la non-divulgation), contacte immédiatement HALCO.