« PrEP » veut dire « prophylaxie pré-exposition » : ça consiste à prendre des médicaments anti-VIH de façon régulière afin de bloquer le VIH, advenant qu’il arrive à pénétrer dans le corps. Plus précisément, la PrEP empêche le VIH de fabriquer des copies et de s’établir dans ton corps pendant les jours qui suivent l’exposition au virus.
À l’heure actuelle, la PrEP est offerte sous la forme d’une pilule nommée Truvada, mais il se peut que de nouvelles options voient le jour dans l’avenir. Présentement, il faut une prescription du médecin pour obtenir Truvada. Des consultations de suivi, tous les trois mois, sont aussi nécessaires.
Si tu es séronégatif et que tu prends la PrEP tous les jours, le fait d’avoir le médicament dans ton corps empêchera le VIH de s’établir, si jamais il arrivait à entrer en toi. La PrEP agit en perturbant la capacité du VIH à fabriquer des copies de lui-même. Ce processus se déroule principalement dans un court laps de temps, lorsqu’une personne est exposée au virus pour la première fois (soit entre 1 et 3 jours). Bref, si tu prends la PrEP et que tu es exposé au VIH, il est peu probable que le virus se réplique et établisse une infection.
La PrEP fonctionne seulement si le médicament est présent dans ton corps à chaque instant : tu peux t’en assurer en le prenant chaque jour. C’est important parce que le médicament doit être présent dans l’anus, le rectum ou le vagin au moment où l’exposition au VIH a lieu, et il doit y demeurer dans les jours suivants, pour être certain que le virus ne fabrique pas de copies de lui-même et ne se propage pas dans le corps (ce qui causerait une infection). La majorité des recherches indiquent que la prise régulière et quotidienne de la PrEP est la meilleure façon de s’assurer de son efficacité.
C’est pourquoi tu dois prendre la PrEP chaque jour à la même heure. Bien des gars programment un aide-mémoire ou une alarme sur leur téléphone ou leur montre pour s’assurer de garder une routine. Tu devras aussi faire un suivi avec ton médecin tous les trois mois, pour passer quelques tests et discuter du déroulement du traitement.
Avant d’utiliser la PrEP comme stratégie de prévention du VIH lors de rapports sexuels anaux, tu devras attendre d’avoir pris le médicament pendant au moins une semaine, tous les jours : c’est le temps que ça prend pour que le médicament atteigne des concentrations maximales dans les tissus de l’anus. Pour que le trou frontal ou le vagin soit protégé, il faut attendre plus longtemps, soit jusqu’à trois semaines.
N’oublie pas : la PrEP, c’est seulement pour prévenir le VIH. Ça ne t’empêche pas de contracter d’autres ITS comme la gonorrhée ou la syphilis. C’est pourquoi il est recommandé d’essayer de combiner la PrEP avec d’autres stratégies, comme les condoms. Il est aussi important de passer des tests de dépistage d’ITS tous les 3 mois pendant que tu prends la PrEP. Un des grands impacts de la PrEP est qu’elle rend le dépistage des ITS routinier et systématique. Ainsi, les ITS sont plus faciles à diagnostiquer et à traiter, ce qui brise la chaine de la transmission et empêche d’autres gars de les contracter.
Comme tout médicament, la PrEP peut avoir des effets secondaires, dont des maux de ventre et des nausées, mais ils disparaissent habituellement. Passer régulièrement des tests sanguins fait partie de la PrEP : c’est pour s’assurer que le traitement n’a pas d’effets secondaires nocifs sur ton corps, car il est possible que la PrEP nuise à la densité osseuse et au fonctionnement des reins. Certains gars discutent de la prise de vitamines et de suppléments avec leur médecin afin d’atténuer les préoccupations soulevées par ces effets indésirables. Si tu prends la PrEP et éprouves des effets secondaires qui t’inquiètent, tu devrais en parler à un médecin aussitôt que possible.